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SAINT GEORGES DE BOUHÉLIER
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Jacques héroïque.” Et déjà, M. Albert Fleury, Euridyce adorante et bien informée, déclare : “Il a du sang d’Orphée dans les veines !” En 1897, Maurice Le Blond écrit encore : “Saint Georges de Bouhélier publie aujourd’hui Eglé ou les concerts champêtres, cela nous permet de célébrer un Livre, un Homme, une Date.” Il disserte, en proie à je ne sais quelle fièvre sublime puis conclut sans peur de la contradiction : “Aujourd’hui Saint Georges de Bouhélier ne s’appartient plus, il se doit tout entier à sa langue, à sa terre, à sa race.” Et dans le même moment, Jean Viollis prononce : “Le jour où Bouhélier, surmontant le dédain des traités théoriques, aura mieux fréquenté les idéologues et les savants par qui s’acquiert la notion positive du monde, la tradition classique, nécessaire au moral comme au littéraire, sera ressus­citée.” Il y a lieu de convenir que si les disciples ont foi en Saint Georges de Bouhélier, Saint Georges de Bouhélier a confiance en lui comme en ses disciples, et il s’écrie, vainqueur des siècles et maître des espaces :

“Il se fait du peuple au poète et du poète à la plèbe un échange continuel, admirable et rapide. L’antique Amphion, au bruit des lyres, fit jaillir du sol une cité en ordre. Le poète est un construc-