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SAINT GEORGES DE BOUHÉLIER
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aucun instant des lettres. Il pense les dominer. Elles le retiennent prisonnier. Il subit avec bonne grâce son esclavage. Et servant d’une main fastueuse des idées moins nombreuses, et moins riches et moins fermes qu’il ne l’avait cru tout d’abord, il est un esclave allègre et impétueux. Il reste fièrement rivé à sa chaîne. Serviteur des lettres il s’enorgueillit d’être pour elles un serviteur élu. C’est par elles et pour elles qu’il prétend régenter le monde.

Sans retard il commence sa tâche. Il l’accomplit avec prestesse. Si son œuvre n’est pas encore immense, ses livres sont déjà nombreux. Hélas ! ils sont trop nombreux je le crains. Théoricien, poète, dramaturge, romancier, Saint Georges de Bouhélier s’affirme, et il ne dépend pas de lui que le prestige de son nom ne s’impose obsédant à tous : Saint Georges de Bouhélier...

Trente ans ! Et il est l’auteur, et il est l’auteur

— prenez garde ! je cite, je cite à perdre haleine !

— il est l’auteur des Chants de la Vie Ardente, de la Tragédie du nouveau Christ, de La Route Noire, d’Eglé ou les Concerts champêtres, du Chant d’apothéose pour Victor Hugo, des Eléments d’une Renaissance française, de l’Hiver en méditation, suivi d’un opuscule sur Hugo, Wagner et Zola, du Discours sur