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NOTES
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les prix de poésie, une commission de prosateurs chargés de couronner la meilleur roman, une commission de lettrés chargés de rechercher les moyens les plus pratiques d’encourager et de répandre le goût littéraire : honorifique, elle attirerait par sa situation éminente l’attention du public belge sur notre littérature, elle l’intéresserait à nos travaux et lui rappellerait que nos lettres doivent être honorées, à l’égal de la peinture ou de la musique.

Voilà les idées que m’a suggérées la lecture de votre article. Croyez bien que j’en prendrais beaucoup d’honneur, si vous jugiez à propos de les mettre sous les yeux de vos lecteurs. Agréez, Monsieur et cher confrère mes salutations très empressées.

Valère Gille.

Nous publions avec le plus grand plaisir cette lettre de M. Valère Gille. Il est délicieux et utile, de converser avec un adversaire d’une aussi charmante courtoisie. Voilà qui nous change des mœurs littéraires belges, des injures violentes et sans esprit répondant immédiatement aux critiques les plus légitimes, et qui font qu’il est des noms qu’on finira par s’interdire d’écrire pour éviter de dégradants contacts. Nous avons attaqué à différentes reprises M. Valère Gille et il nous arrivera sans doute encore de l’attaquer. M. Valère Gille, avec bon sens, avec esprit, en honnête homme, ne nous a pas aussitôt cherché une querelle personnelle, il répond comme un qui reconnaît seules visées ses tendances et son esthétique. — Mais sa réponse ne me paraît pas péremptoire.

Non je ne considère pas le chiffre de dix académiciens belges comme sacré. Je disais dix, comme j’eusse dit six, douze, ou quinze. C’est peu d’académiciens que je voulais dire. Parce que je pense que peu seraient dignes de l’être.

Adjoindre aux poètes et romanciers, des critiques, des