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NOTES.


Nous avons reçu de M. Valère Gille, la lettre suivante :

Bruxelles, le 20 Septembre 1906.
Monsieur et cher Confrère,

J’ai lu avec un vif intérêt, dans le dernier numéro d’Antée, l’article que vous a inspiré le projet de la création en Belgique d’une Académie des lettres.

Vous criez, en terminant, “ À bas l’Académie ”. Et pourtant, il me semble que nous sommes bien près d’être d’accord. Je le crois d’autant plus, que vous écrivez ceci en débutant : “ Nous ne voyons pas le moyen de sortir de ce dilemme : ou bien vous formerez une académie de 10 membres, nos meil­leures prosateurs et poètes, dignes d’en être, et ce sera bien, ou bien vous réunirez quarante littérateurs sous la nouvelle cou­pole, et ce sera déplorable. "

Puis-je vous faire remarquer que votre dilemme laisse trente façons d’en sortir ? Pourquoi si l’on ne s’arrête pas au chiffre dix, devrait-on aller jusqu’à quarante ? Ce nombre est-il fati­dique ? a-t-il une puissance mystérieuse ? Une académie qui ne serait composée que de 20 membres, plus dix associés étrangers, serait-elle condamnée par les lois occultes d’un inexorable destin ? Vous ne le pensez pas.

En n’admettant qu’une Académie de 10 membres, en ne désignant que 10 écrivains à l’honneur d’en faire partie, ne