Nous avons reçu de M. Valère Gille, la lettre suivante :
- Monsieur et cher Confrère,
J’ai lu avec un vif intérêt, dans le dernier numéro d’Antée, l’article que vous a inspiré le projet de la création en Belgique d’une Académie des lettres.
Vous criez, en terminant, “ À bas l’Académie ”. Et pourtant, il me semble que nous sommes bien près d’être d’accord. Je le crois d’autant plus, que vous écrivez ceci en débutant : “ Nous ne voyons pas le moyen de sortir de ce dilemme : ou bien vous formerez une académie de 10 membres, nos meilleures prosateurs et poètes, dignes d’en être, et ce sera bien, ou bien vous réunirez quarante littérateurs sous la nouvelle coupole, et ce sera déplorable. "
Puis-je vous faire remarquer que votre dilemme laisse trente façons d’en sortir ? Pourquoi si l’on ne s’arrête pas au chiffre dix, devrait-on aller jusqu’à quarante ? Ce nombre est-il fatidique ? a-t-il une puissance mystérieuse ? Une académie qui ne serait composée que de 20 membres, plus dix associés étrangers, serait-elle condamnée par les lois occultes d’un inexorable destin ? Vous ne le pensez pas.
En n’admettant qu’une Académie de 10 membres, en ne désignant que 10 écrivains à l’honneur d’en faire partie, ne