Page:Antée, revue mensuelle de littérature, 1906-06.djvu/508

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
494
ΑΝΤÉΕ

d’un format et d’un prix restreints, où se trouvent, avec des essais de longueur variable, des photogravures qui servent à l’étude et au plaisir des yeux. La collection publiée par la librairie de l'Art Ancien et Moderne présente un texte assez compact, et la majeure part des volumes qui la composent ont été rédigés par des profes­seurs de l’Université de France.

M. Charles Diehl nous donne sur l’œuvre de Botticelli une étude chronologique assez complète et très minutieuse ; il en vient ainsi à suivre Botticelli lui-même et nous dire sa vie ; et c’est un procédé louable et sûr.

Mais ce que je remarque surtout dans ce volume, c’est une heureuse opposition aux thèses par quoi l’on nous faisait un Botticelli exclusivement sensuel, et perverti, et féminin, et pour dire le mot, préraphaélite avant la lettre : une manière de Burne-Jones moins glaireux. M. Diehl insiste sur l’intelligence et la féconde invention de notre florentin : l’on pourrait même aller plus loin dans ce sens, l’on ne marquera jamais assez la différence qu’il y a entre l’auteur du Saint-Sébastien et ces déplorables moralistes sur toile, les amis de Burne-Jones.