“ Hélas, j’ai connu des nobles qui perdirent leur
“ plus haut espoir. Et dès lors ils calomnièrent
“ tous les hauts espoirs. — Dès lors ils vécurent,
“ effrontés, en de courts désirs, et à peine se sont-
“ ils tracé un but d’un jour à l’autre — L’esprit
“ aussi est une volupté ” — ainsi disaient-ils.
Alors leur esprit s’est brisé les ailes : maintenant il ne fait plus que ramper et il souille tout ce qu’il dévore. — Jadis ils songeaient à devenir des héros : maintenant ils ne sont plus que des jouisseurs. ”
Faut-il dire comment cela est sorti de la littérature ? Faut-il parler de Paul Adam ? de Kipling ? de Carneggie ? du napoléonisme et de l’américanisme ? des vulgarisateurs en colonnes ?
Je connais un jeune homme renfrogné, qui dit : “ Chacun pour soi. C’est la lutte. Je marcherais sans hésiter sur l’homme qui se mettrait dans mon chemin. ” Voilà. C’est avec cette volonté inflexible que l'on devient empereur. Or ce bon jeune homme est employé dans une grande administration, et il n’a jamais pensé un instant que l’on puisse en sortir. Si tout lui réussit, il deviendra chef de bureau. Il gagne trois mille francs, il en