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PETITES ÉTUDES D'HISTOIRE LITTÉRAIRE
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dans le fond technique même de la poésie ; il a trouvé dans Pascal de curieux échantillons du rejet en prose ; en revanche il n’a pas été aussi heureusement inspiré lorsqu’il a dit que les rhétoriqueurs du XVe siècle avaient simplement démarqué les traités languedociens du XIVe. Il aurait dû se souvenir d’Eustache Deschamps et relire son Art de dictier.

De même, le rapport entrevu entre l’assonnance et la rime appelait d’autres réminiscences érudites. Les plus curieuses, et je veux finir par là, sont celles que l’étude de l’accent historique aurait pu réveiller dans sa mémoire d’homme averti.

Non sans de bons motifs, M. de Souza est de ceux qui voudraient restituer à l’accent “base constitutive originelle de notre vers” une place dans la versification que lui refusent depuis quatre cents ans, et plus, tous les rimeurs. Dire que le vers français est syllabique, ce n’est rien dire du tout. Le vers de la cantilène d'Eulalie, au Xe siècle, n’est pas syllabique ; celui des poètes anglo-normands cessa tôt de l’être, et rien ne prouve que toute l’exégèse de mes collègues de Paris et de Berlin, pour ramener aux dix ou aux huit pieds tant de vers inégaux dans nos manuscrits, ne soit pas un travail inutile. L’irrégularité est la