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ANTÉE

Nous ignorons encore — et c’est le fâcheux — en vertu de quelle loi naissent une comparaison et une métaphore ; nous avons de l’imagination autant de définitions scientifiques qu’il y a de penseurs. Est-ce bien l’instant qu’il faut choisir pour tenter de résoudre, à l’aide de la seule psychophysique, les plus ardus des problèmes littéraires ? On a beaucoup raillé les symbolistes. Je sais que certaines railleries s’excusent, lorsqu’elles ne portent que sur les inutiles excentricités d’une secte artistique. Mais je doute qu’il con­vienne présentement de dire à une doctrine, encore mal dégagée de ses langes malgré toute l’exégèse de MM. Mockel, Beaunier, Kahn, de Souza, etc. : Tu n’iras pas plus loin. Pourquoi ne confesserions-nous pas l’émoi que causa en Belgique, il y a quelque dix ans, la lecture des vers de M. Verhaeren, des proses de MM. Mockel, Olin, etc. ? Dans les drames de M. Maeterlinck, dans les musiques de quelques nouveau-venus, parmi les compositeurs français, dans des compositions de MM. Minne, De Groux, Donnay, pour n'ommettre aucun genre et taire bien des noms, nous sommes des légions de braves gens, qui avons senti un “ frisson d’art ” inconnu.

Or voilà que de la foule ameutée de ces artistes,