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PETITES ÉTUDES D'HISTOIRE LITTÉRAIRE
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militaires, où tout est prévu, même les hasards d’une escarmouche, le tir d’un batterie et surtout le parti qui doit l’emporter. Néanmoins, il renferme des parties vraiment solides. Si l ’auteur déploie trop d’indulgence pour quelques-uns et pour quelques œuvres ; s’il glisse, avec trop de pres­tesse et d’habileté ondoyante, sur les maladresses commises, les défis à nos habitudes de lecture, les injustices inhérentes à toute rébellion ouverte, il est, en somme, dans le vrai d’une apologie qui n’a nul besoin d ’être une réhabilitation.

Une sériation scolastique des objections qui furent faites, et de ce qu’il convient de leur opposer, donne à l’exposé un rien d’aridité et aussi d’acidité dont on finit par s’amuser, par s’accom­moder en tout cas. La méthode est vieillotte, mais elle est très française, elle plonge le flambeau dans les broussailles d’un débat confus, tant il fut renouvelé ; elle aide, enfin, à lire. J’insisterai plus loin sur les querelles de technique ; mais il vaut la peine de s’arrêter primordialement au plus lourd grief qu’on fit aux symbolistes, celui de perdre pied, et, plus encore que les soi-disant impassibles du Parnasse ou que l’ancêtre Vigny, de se réfugier