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LE ROSEAU DE PROMETHÉE
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Depuis les vitres polychromes du IXe siècle jusqu’aux éblouissantes verrières du moyen-âge incrustant

La rose du vitrail toujours épanouie


dans les murs de pierres grises, les cités, les états, les communes, les provinces, l’Église et les particuliers rivalisent de faste et d’imagination. Le vitrail n’est pas ce qu’il deviendra plus tard, à partir du seizième siècle, un tableau transparent, dont les teintes froides et violentes surprennent l’œil sans le charmer, — vous rappelez-vous Louis-Philippe en redingote bleue dans le fenestrage du transept nord, à Saint-Denis ? — mais bien la mosaïque lumineuse dont les couleurs superposées donnent des mélanges incomparables, des violets, des orangés, des verts de paradis qui, tout imbus de lumière, éteignent les feux médiocres des émeraudes et des saphirs. Le granit en poudre, cuit, recuit et liquéfié dans le creuset des fourneaux, enchâssé dans un plomb qui avive et délimite son éclat, épanouit sur l’autel un soleil que ne peuvent obscurcir l’hiver ni les tempêtes.

Il est à croire que les Romains, si curieux des