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LE ROSEAU DE PROMÉTHÉE



Aux serres du Cours-la-Reine, où déjà les précoces feuilles mortes qui tombent des marronniers dansent au moindre vent leurs sarabandes automnales et traînent sur l’asphalte avec le menu grincement d’un taffetas qu’on déchire, — sans doute pour mieux célébrer la canicule et donner en réplique à l’embrasement solaire les terrestres fournaises, une exposition des Arts du feu entrebâillait naguère ses portes et se faisait «inaugurer» d’après les rituels accoutumés.

Il est des expositions d’été comme des pièces d’été. Les choses manquent un peu de gloire : le monde officiel n’abonde pas ; les discours sont réduits à la portion congrue. Mais le public, le bon public des agences Cook ou des billets circulaires y goûte des plaisirs ingénus en même temps que des boissons rafraîchissantes. Il élargit son horizon intellectuel au milieu d’un repos chaleureusement acquis.

Les Arts du feu ! Une visite même est-elle bien