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NOTES.



Nous avons reçu de M. Albert Mockel la lettre suivante :

St. Jean-le-Thornas (Manche), 9 août 1906.


Cher Monsieur,


La dernière chronique de Fabrice, dans Antée, me force à déchirer, pour cause de ressemblance, une page manuscrite de mes “Banalités indiscrètes”. J’avais montré cette page à deux ou trois de mes amis ; mais, — j ’ai hâte de le préciser, — non pas a Fabrice, que je sais d’ailleurs assez riche d’idées pour n’avoir ni le besoin ni l’envie d’emprunter à personne. Il y a donc ici une simple et curieuse rencontre dont je ne puis faire grief à un jeune écrivain que j’admire. La même aventure m’arrivera peut-être dès demain, et je serai de bonne foi comme l’est aujourd’hui mon confrère.

Veuillez remarquer, cher Monsieur, que je ne songe nulle­ment à me plaindre ; la page que je déchire était fort mal venue, et je suis enchanté, au fond, d’avoir cette occasion de la détruire. Il suffit qu’elle survive dans Antée à l’état d’allusion.

Voici donc. J’utilisais, comme Fabrice, l’hypothèse de Poincaré, et faisais de la “bête infiniment plate” le type de certains critiques ; non pas spécialement de M. Rency que je ne connais guère, mais de toute une race de nos juges. Vous devinez qui et quels ils sont : tous ceux qui, dans les lettres, sont à peu près capables de comprendre le plan d’une œuvre et de l’envisager en sa surface, mais qui en méconnaissent le