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JOURNAL DES REVUES.



Dans Antée du Ier août M. Louis Thomas demande pourquoi l’idée m’est venue de “vouloir attaquer le père Gourmont”. — “Vouloir ?” À quoi M. Thomas reconnaît-il ça ? Ce n’était pas l’attaque comme volonté : tout au plus comme représentation, dirait, dans un mauvais jour (s’il en a), ce génial Procuste du vocable qu’est M. Willy. Mais le terme “attaquer” surtout me contrarie, en ce qu’il me paraît procéder de ce remarquable oubli des nuances dont l’historien fera sans doute la caractéristique de ce siècle non moins pervers qu’une cinquantaine de devanciers. J’ai écrit successivement (et je m’honore de penser) de M. Remy de Gourmont qu’il était un “bon esprit”, un “noble caractère”, et qu’il avait “infiniment d’esprit”. M. Thomas trouverait donc aussi justement dans mes notes un panégyrique.

Mais pourquoi M. Thomas ne veut-il pas qu’on “attaque” M. de Gourmont ? Ce critique aussi spirituel que primesautier dans l’expression ne manque pas à nous le dire ; c’est qu’il ne faut pas “se battre” contre un “auxiliaire naturel”.