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ANTÉE

la renommée ! Nous venons de payer une plus grande bouche à notre boîte aux lettres.

Nous n’avons pas parlé, dans une note spéciale, des Égarements de Minne de M. Willy parce que M. Joseph Bossi, aidé de M. Fabrice, tressait de solennelles couronnes à cet auteur léger, dont la prose capricante, les nus ou les demi-nus, les inventions joyeuses, les calembours même, firent le délice des instants que brûle la flamme de la bougie éclairant notre lit.

France et Belgique de M. Eugène Gilbert : relire ma page sur la plaquette du même auteur.

Sur le Vieil homme de M. Lucien-Jean une étude était impossible. Ce conte frappe en plein cœur et l’on ne peut que crier que l’on est frappé, par un poing fort, par une force directe. Comparer ce conte à un poing est l’hommage le plus heureux qu’on puisse lui rendre. Il est compact et dur. Sa clarté, sa concision, son action simple et ramassée et l’intensité de son émotion, une émotion toute nouvelle, toute nue, sans aucune littérature, en font un chef-d’œuvre du genre, certainement le meilleur conte que j’aie lu depuis ceux de Maupassant.

Nous consacrerons prochainement des notices spéciales aux ouvrages suivants : Le peintre mystique