engendre dans le roman le prêche, la scie de la dissertation morale. M. Émile Vandervelde, dans la préface qui ouvre le livre condamne excellemment tout cela, et le roman à thèse “qui est le plus insupportable de tous les genres de production littéraire.”
Mais M. Renard justifie aussi le roman social par son action sur le peuple qui, sans cela, ne lirait pas. “Trop rares furent chez nous les instincts qui osèrent se vouer au travail de l’art utile” Le voyez-vous le danger ?
On remplace le poncif “Deux orphelines” par un autre. Et le peuple jamais ne pourra être sensible aux joies que procure l’art désintéressé.
Il faut le rappeler, le répéter parmi les gens du peuple : “L’art est inutile, l’art est un luxe.” Et c’est le jour, où tout comme les autres, ils pourront jouir de ce luxe, qu’ils pourront dire la question sociale résolue. Mais ne brouillons rien : la question sociale est une chose, l’art en est une autre. Et pourquoi les ouvriers ne pourraient-ils être sensibles dès maintenant aux beautés de l’art, de l’art tout court ?
La poésie contemporaine que M. Renard raille quelque part, dans l’un de ses articles, nous l’avons vu triompher plus d’un soir, devant des auditoires
