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JOURNAL DES LIVRES
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réduit à néant les théories de M. Renard. Les doctrines “exactes” pour ce dernier, qui mènent à la santé, pour l’auteur de l'Étape sont “inexactes” et aiguillent la société vers la décadence.

“Le roman ne doit plus être un effort d’art seulement voué à la réalisation d’un critérium de beauté” “L’écrivain doit donner à son art une conception résolument altruiste.”

Il doit faire ceci, ne doit pas faire cela... Ce mot revient à chaque instant sous la plume de M. Renard et pose des normes implacables. On sourit à tant de confiance. Il n’y a pourtant pas dans la littérature de l’heure présente que les romanciers cités plus haut. Il convient de ne pas laisser dans l’ombre, nombre de beaux romans immoralistes, toutes les œuvres influencées du nietzschéisme, la renaissance tragique, presque toute la production poétique de l’heure présente. Invoquez le greghisme si vous voulez, mais non pas, comme je le crains, l’œuvre d’un Verhaeren. La Multiple Splendeur, ce n’est pas de l’art social.

“Qu’elle continue à évoluer et la littérature belge n’aura rien à envier à la littérature française, la meilleure, celle qui s’impose un devoir moral et une éloquence sociale en rapport avec les besoins de la vie.” Cette “éloquence sociale”