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ANTÉE

plusieurs études sur la littérature sociale et son action.

On n’a plus à y revenir. L’art social, tel que l’entend M. Renard, a été énergiquement condamné par la plupart des écrivains de valeur qu’interviewèrent récemment les Marges et le Gil Blas.

Au contraire, pour l’auteur de la Vaillance de vivre, il est on ne peut plus florissant. Il invoque plusieurs noms à l’appui de son assertion. Concédons lui Mirbeau, Descaves, Estaunié, les Rosny, les Margueritte, de Curel, Hervieu. Mais pourquoi aussi Paul Adam, Anatole France, Huysmans, Elémir Bourges, Lavedan ?

D’autre part, pour étayer son argumentation, il cite Dumas fils qui parlait volontiers “du rêve fou de l’art pour l’art” et M. Paul Bourget qui affirme la nécessité “d’apporter quelques preuves à l’appui on à l’encontre des grandes doctrines qui, servant de directions aux individus et aux sociétés, les aiguillent, si elles sont exactes, vers la santé, si elles sont inexactes, vers la décadence.”

Je répugne à certaine formule de “l’art pour l’art” autant qu’à celle de l’art social, mais je me défie de la façon dont l’entend “le fils du nègre”.

Quant à l’opinion de M. Paul Bourget, elle