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ANTÉE

Et puisque nous voulons parler sans ambages du dernier : la Vaillance de vivre, regrettons que de trop vives réminiscences, que des influences trop marquées aient gâté jusqu’ici chez M. Renard un très loyal désir de faire neuf.

Louons le d’avoir été l’un des premiers à situer ses récits dans le cadre admirable de ce Borinage aux mille beautés irrévélées. Il fut l’un , des premiers, sensible à la grandeur de ses aspects farouches et délicieux tout à la fois, aux charmes de son peuple fort, naïf et droit.

Il le délaisse aujourd’hui pour un instant et c’est à Rouveroy, dans ce beaux pays clair, vaste et plat, de campagnes opulentes, de drêves, de blanches métairies, où de toutes ses grâces, sourit Beloeil, que se déroule l’action de la Vaillance de vivre.

L’auteur en a saisi toute la beauté. Il y a dans son roman des passages remarquables.

Amoureux de la tradition menacée, M. Renard s’attache aussi à rendre la signification de nos savoureuses coutumes populaires, l’entrain de nos fêtes et ducasses wallonnes.

D’autre part, certaines pages du récit (le bal de Rouveroy, les confidences de Georges Letellier à son père, le viol de la fin) ne manquent pas de pathétique, sont bien menées, bien écrites.