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JOURNAL DES LIVRES
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la mélancolie qui lui est coutumière en des paysages discrètement traités, des villages aux gares tranquilles, des parcs abandonnés ou des cités bruyantes.

Dans le vallon câlin, le village apparaît
Avec son vieux clocher, son horloge où, sans trêve,
Le cycle lent de l’heure ou renaît ou s’achève ;
Et dans l’ombre du soir, le jour s’en va, distrait.

Ajoutons que le livre de vers de M. Max Daireaux est d’une ordonnance parfaite.

LA VAILLANCE DE VIVRE, roman, par Marius Renard, Bruxelles, Association des écri­vains belges.

Il faut louer M. Marius Renard de la belle obstination avec laquelle, roman par roman, il réalise son œuvre. Même nous souhaiterons en toute sympathie de le voir se concentrer et con­sacrer le labeur énorme qu’il produit à parfaire lentement, scrupuleusement, une œuvre, plutôt que de céder à la fièvre mauvaise de publier à jet continu. Par là, il s’abstiendrait de certaines négligences fâcheuses qui laissent dans l’ombre, pour les vétilleux, pour ceux que passionne la recherche du microbe, les très réels mérites que révèle une lecture impartiale de ses livres.