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JOURNAL DES LIVRES
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Mme Funck-Brentano est bien gentille de nous révéler cela.

La première partie du livre est intitulée : Vers libres.

Cette poétesse sans doute s’assied à sa table de travail et se dit : “Je vais écrire des vers libres” de même qu’elle décide soudain de lancer son cheval à fond de train, quitte à nous présenter ensuite en haute école de pacifiques alexandrins. Ses poèmes en “vers libres” (oh ! oui très libres) font penser à de mauvaises traductions de Heine.

À chaque instant, on trouve dans les vers de Mme Funck-Brentano, les petits oiseaux, les petites fleurs “qui tintent dans l’air un appel douloureux”, et puis “ton nom lilas”....

Il y a moins imagé :

Point de reproches,
Ni d’objections.
Qu’importe demain ?
À demain l’action,
Aujourd’hui le rêve !
Qui peut contrôler,
Qui peut entraver
Ce qu’on fait en rêve ?

Mme Funck-Brentano trouve parfois des vers heureux. Pourquoi pas ?