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ANTÉE

douter. Ce qu’on veut — chez les gendelettres belges — ce qu’on est en somme disposé à accorder au ministère, c’est une académie de quarante immortels, à l’instar de Paris. Le grand argument en faveur de cette assemblée est que les flamands en ont une pareille. Mais c’est un mauvais argument. Les flamands ont tort d’avoir une académie puisque, écrivains de langue néerlandaise, ils dépendent ou devraient dépendre de l’académie hollandaise — s’il en est une — et y être académisables. Les français de même, parmi nos écri­vains, devraient être académisables chez Richelieu et considérer, littérature parlant tout au moins, la France comme leur patrie. Répétons-nous : ce qui serait admissible, souhaitable, c’est que le gouvernement belge nommât une commission, de dix membres au plus, chargés de le renseigner sur les besoins des écrivains et de lui proposer des mesures favorables à ceux-ci. Or le gros des gendelettres ne veut pas d’une telle commission, le ministère non plus, et même ceux qui sont tout désignés pour en faire partie se récuseraient presque tous certainement, ou seraient refusés par le ministère.

À quels noms penserions-nous en effet en premier lieu et sans hésitation ?