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À L’INSTAR DE PARIS.


Sur la question de l’Académie française en Belgique, notre avis, messieurs les juges, sera bref. Nous ne voyons pas le moyen de sortir de ce dilemme : ou bien vous fondrez une académie de dix membres, nos meilleurs prosateurs et poètes, dignes d’en être, et ce sera bien, ou bien vous réunirez quarante littérateurs sous la nouvelle coupole, et ce sera déplorable. On nous parla un jour d’un projet du gouvernement de demander à MM. Giraud, Mockel et Verhaeren, de lui proposer une liste d’académiciens. Comment ne pas se réjouir d’une pareille nouvelle, puisqu’on ne devait attendre de ces trois artistes, hommes de goût sur, que de bons choix ? Ceux que l’on eût ainsi nommés, glorifiés aux yeux du public ignorant et de l’étranger, qui n’a que peu de temps pour se renseigner sur les lettres locales, eussent honorablement représenté la littérature française des indigènes et eussent été de sympathiques et utiles intermédiaires entre les écrivains et le ministre. Nous voyons bien aujourd’hui que cette nouvelle était un canard et nous eussions dû nous en