s’assoupit la femme de l'Automne lasse d’avoir cueilli les fruits qui gisent auprès d’elle et d’avoir empli ses yeux des reflets somptueux de la vie automnale : mais dans le même temps une inquiétude de volupté renaît en nous et nous fait élever de nouveau dans le soleil déclinant la grappe merveilleuse pour tenter d’y saisir un reflet insoupçonné.
Ainsi la vision de cette œuvre impose en nous la double impression d’inquiétude et de sérénité dont la beauté doit éternellement marquer nos âmes, sereines de leur joie et inquiètes d’infini.
C’est le pouvoir des œuvres belles que d’éveiller en même temps qu’une surexcitation de la conscience, une sensation physique profonde qui s’unit à la première inséparablement, si bien que l’œuvre nous possède, comme il convient avec amour, corps et âme.
Ainsi les pleurs qui coulèrent à l’audition ou au spectacle d’œuvres dénuées d’art, rachètent à travers le temps la médiocrité de qui les conçut et ceux qui coulèrent pour les ouvrages du génie ne sont-ils pas l’un des plus touchants aveux de leur beauté.
Il ne faut point négliger l’impression physique