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ANTÉE

tions harmonieuses et dont le seul spectacle humecte nos lèvres d’une saine et désirable volupté ; triple élément : chaleur des tons, harmonie des lignes, rayonnement de vie débordante, suscitant nos désirs de vivre et notre amour des belles joies.

Thèmes obsédants d’une harmonieuse volupté, chacun évoque l’autre en son aspect momentané, images distinctes unies au même miroir si bien que demeure en nos mémoires leur aspect éternel et commun d’enchantement vigoureux, triomphateur des mélancolies et des ombres.

Automne, saison des grappes lourdes, frémit passionnément aux toiles de l’artiste avec la grandeur humaine, trop humaine de ce que la mort épie et qui ne veut pas abdiquer.

Il ne siérait pas de toujours considérer ce tableau de l’Automne * comme le centre de l’œuvre de Mademoiselle Dufau : il n’est qu’un grain plus étincelant de la grappe dorée et nous ne nous y arrêtons avec plus de complaisance que parce que nous y discernâmes mieux le reflet de notre désir. Notre nature s’assoupit, satisfaite, au spectacle de tant de joies désirables, comme


  • Aujourd’hui au Musée du Luxembourg.