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ANTÉE


SECOND JEUNE HOMME.


Ô Libérateur ! La nue
Tu l’ouvres devant toi et pareil à la convocation
des foudres
Ton verbe
Et sa zébrure au front des chancelantes tours,
Comme avant que le bateau s’enfonce un
peuple de rats s’irrue,
A suscité l’abîmé vaisseau du soleil sur un monde
Et la désertion des panses dans la lividité
Du jour nouveau.
Ô pâles aubes vagabondes sur la cime fléchissante
des arbres,
Ô terreur ! profilement à l’infini bleuâtre des
propylées
Qu’une automne abandonnée allumait dans le
soir,
Ô magie des désespoirs !
Tout est dissipé et le murmure des cœurs a
crevé les poitrines
Comme un roc s’ouvre à son bouillonnement.

TROISIÈME JEUNE HOMME.

Tu dis la secrète parole de douceur
Contre laquelle en vain les volontés se cabrent
Et qu’une seule chose est nécessaire.