Page:Antée, revue mensuelle de littérature, 1906-06.djvu/333

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ADAM
321


ADAM.

Je suis tout prêt à t’entendre. Asseyons-nous sur ce banc.

(Ils s’asseyent sur un banc devant l'ermitage.)

ADAMASTOR.

Il paraît qu’un certain Pan rôde dans la contrée. On le voit partout, je veux dire en des endroits assez éloignés l’un de l’autre, et on ne le rencontre nulle part. Cependant il parle aux fillettes — oh ! en tout bien tout honneur. C’est un homme peu folâtre et qui paraît très instruit :

La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres leur dit-il parfois. En général, il est triste, et tient des propos qu’on ne comprend guère, mais qui ne semblent pas encourageants. Quand je dis que c’est un homme, c’est une façon de parler, car, voilà le chiendent, il a des jambes de bête, pas habillé mais très poilu, et tout comme une bête, sauf la tête et les bras. Quant à la tête c’est évidemment un homme. Mais le plus ennuyeux — le plus déconcertant je veux dire — c’est qu’il se prétend dieu.

ADAM.

Dieu ?