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ANTÉE

vous, de grâce, et l’on vous répondra. Nous concevons sans peine que, entre nos diverses institutions nationales, celle du pataquès ait requis votre sympathie. Mais on vous saurait gré d’attendre, pour nous livrer le résultat de vos chères études, qu’au moins vous ayez approfondi davan­tage les douceurs de notre hospitalité.

On va voir que ce conseil n’est pas dénué, si j’ose dire, de fondement. Dans la Revue de Belgique (juin) M. Wilmotte, en un intéressant article sur Le congrès wallon, reconnaît, avec la netteté de vues qui caractérise cet éminent professeur, qu’il n’y a pas de “ patrie belge ” dans le domaine intellectuel ; que dans ce domaine cette patrie ne pourrait être constituée que par une fusion du génie flamand et du génie wallon ; que cette fusion serait “ une faute ” et peut-être “ un crime ”. Il rappelle en passant, sans y insister puisque cela est évident pour quiconque garde de la bonne foi, que la littérature française de Belgique est ou flamande ou wallonne, selon les écrivains ou les provinces, mais qu’elle n’est pas belge. Qu’est-ce à dire, sinon que les intérêts du régionalisme et ceux de la centralisation s’accordent également à proscrire la prétendue unité belge, qui ne se ferait que par une fusion équivalant à un abâtar-