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JOURNAL DES REVUES
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cette opinion présenterait autant de vraisemblance que la première, ce qui d ’ailleurs n’est pas beaucoup dire. Quoiqu’il en soit elle offrirait l’avantage d’échapper à l’objection tirée des divergences entre les deux conceptions de l’amitié que nous avons indiquées. Rien n’empêcherait, en effet, Bacon d’avoir préféré, sur un point de morale, son opinion propre à celle de son “ secrétaire ” supposé ; ou encore, il serait possible, en vertu de l’adage “ qui peut le plus peut le moins ”, que le dit secrétaire ait cru devoir, sur ce thème particulier, fournir à son “ patron ” une “ conception ” de qualité inférieure. Je donne ce commentaire pour ce qu’il vaut, c’est-à-dire, peu de chose.

Un certain M. Louis Orsoni, probablement Corse, s’est improvisé défenseur du belgeoisisme. C’était naguère un autre regnicole, le Français Carsalade, qui trouvait qu’il y avait assez long­ temps que les “ écrivains belges ” s’intéressaient aux lettres françaises, et qu’il fallait que cela change. Ces bonnes gens, en effet, (je parle des susdits naturalisés) n’ont rien à admirer dans la langue de Bossuet, de Pascal et de Flaubert. Votre avis est fort bon, Messieurs, mais tournez-