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JOURNAL DES REVUES
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quelqu’un, ni que M. Y. ou M. Tartempion trouvent plus plat qu’eux. Peut-être. Mais ce qui apparaîtra certainement indispensable, ce qui sem­ble nécessaire à l’ordre des mondes, ce sans quoi le calme des sommets serait troublé, ce dont l’absence ferait douter d’eux-mêmes jusqu’aux derniers géants, c’est l’aboiement d’un Rency chaque fois que quelque manifestation de l’éternité, le souffle de la mort, du génie ou de l’amour, a passé parmi nous. Ne faut-il pas que vers toute forme du divin l’insulte s’élève ? Ne faut-il pas l’abîme ait un rot, la pensée une catégorie de la turpitude, et le monde des Rency ? Aussi je louais la Nature d’avoir bien fait les choses, et M. Rency de nous offrir, sur sa face pareille au miroir d’un troupeau, la synthèse de toutes les formes du néant.

La Revue Germanique (mai-juin) publie une étude de M. Walter Thomas sur la conception de l'amitié dans Bacon et Shakespeare. Tandis que l’œuvre et la vie de Shakespeare montrent une conception élevée de l’amitié, celle que le philosophe expose en ses écrits est si intéressée, qu’on ne s’étonne pas de le voir reprendre pour son compte le précepte de Bias : “ Aime comme si tu