Page:Antée, revue mensuelle de littérature, 1906-06.djvu/271

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
JOURNAL DES LIVRES
261

LE COURAGE D’AIMER par Henri Davignon.

Parmi des paysages tendres et honnêtes, dont la peinture discrète fait le charme, quelques cœurs bourgeois cherchent à être nobles. Les jeunes filles rêveront avec ce livre sur les genoux, à l’ombre du noyer de la maison de campagne. Il y a de la vérité dans cette étude, il y a même là l’étude d’une catégorie d’humanité capable d’émouvoir et de charmer, sinon de passionner. Le grand défaut du livre est d’être médiocrement écrit. Sans doute nous eût il captivés à l’âge où nous ignorions la vie et la littérature française.

ZIEVEREER par Curtio.

Voilà un livre d’un charme bien français. Curtio (M. Georges Garnir) rit (en s’attendrissant souvent comme sur des frères) des types bien flamands, ou mieux métis, flamands-français, je veux dire bruxellois, qu’il crayonne d’un crayon léger, vraiment artiste. Nous en rions aussi, et voici même que nous nous attendrissons. Ces gavroches, ces vieux rabâcheurs, ces soûlauds, si vrais, c’est notre enfance, c’est notre voisinage, c’est nous un peu. Tout belge a dans son cœur