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ANTÉE

devenu laid, mais qui à cette époque exprimait un sens et s’entourait d’une atmosphère admirables : la médiocrité. Cependant ces trois qualités ne suffiraient pas à rendre compte du puissant attrait que nous avons toujours trouvé, quant à nous, dans la physionomie morale de M. Willy : attrait si intense qu’il se pare à nos yeux du mystère propre à l’inimitable. La loi des contrastes, qui n’est vraie que lorsque ses effets sont réciproques, ne peut aucunement fournir l’explication de cette particularité, si d’ailleurs c’en était une. Nous avouons ne pas avoir découvert cette explication. Si M. Willy le fait exprès, il faut convenir que c’est un grand artiste.

Les mérites littéraires de son dernier ouvrage, encore que souvent remarquables, ne sont pas toujours absolument dénués d’une certaine grossièreté dans la conception du plaisir. Ainsi, on s’étonne qu’un écrivain “ sceptique ” n’ait pas senti que les vers du cousin Mihaïl en tant qu’occasion de la “ chute ” de la princesse Maritza constituent un détail dont la trivialité n’exclut pas une invrai­semblance toute en faveur de l’agréable Maritza, que cette méthode sélective exposerait, d’ailleurs, à d’amères déceptions.

FABRICE.