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ANTÉE

et comme dans la réalité, l’éclairage, si on peut dire, se fait en plusieurs fois. J’aime mieux ça que le procédé qui permet au lecteur d’avoir son compte fait dès le premier chapitre : on a trop l’impression d’accomplir quelque chose d’inutile en lisant les suivants. Toutefois, dans l’ouvrage de M. Schlumberger, il y a excès : ce n’est qu’à la page 70 que j’ai compris le sujet du livre, (ce à quoi le titre, par une aimable coquetterie, n’aide guère, bien qu’il prenne plus tard de la signification) et l’ouvrage ne compte que 93 pages. Au reste, peut-être est-ce comme ça que les romans devraient être faits, pour peu qu’on veuille qu’ils nous proposent, comme la vie, des paliers. Il n’y a guère que les étables où l’on entre de plain-pied.

OÙ NOUS EN SOMMES, par M. Robert de Souza, Paris, Floury.

Je regrette de n’avoir pas le loisir d’étudier comme il conviendrait ce livre très important : il y faudrait un long article. Le rôle historique du naturisme y est méconnu et sacrifié. Que le symbolisme soit aujourd’hui triomphant, cela est certain. Mais à qui doit-il ce triomphe ? Précisé­ment au naturisme. Nous avons apporté la lumière.