Page:Antée, revue mensuelle de littérature, 1906-06.djvu/261

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
JOURNAL DES LIVRES
251

dions pas. Nous n’osions plus. Nous n’osions pas encore. Nous n’en étions qu’au plaisir mutuel d’écouter comme une musique des mots qui n’avaient d’autre attrait que d’être dits par moi, que d’être dits par elle. ”

HENRI PUTTEMANS.

CE QUE J’AI VU AU TEMPS DU PANAMA par Maurice Barrès. Paris. Sansot.

Lorsque M. Barrès publia Leurs Figures l’on ne rencontrait guère, du moins en France, de gens tout à fait étrangers aux passions politiques, — l’on voyait sur les murs de terribles affiches :

LE MINISTÈRE DE L’ÉTRANGER,
DE QUI SE F...-ON ?

— il n’y avait pas très longtemps que Forain lançait son cedant arma togaeet ce magistrat qui oublie sa robe pour envoyer d’un formidable coup de pied le képi d’un général s’abîmer dans la boue, — dans les réunions publiques, Syveton, qui ne fût pas suivi, se faisait applaudir avec son coup de gueule : “ Il faut qu’ils glissent dans le sang, descendons dans la rue, et je veux tomber le premier s’ils tombent avec moi. ” C’était