croyants — j’ai goûté la plupart de ses sensations où il trouve le moyen d’être tout ensemble tendre, narquois et rêveur. Il montre à entendre des voix nouvelles, à saisir l’importance d’une image précise, à décorer de vraisemblances les moments et les lieux qui souvent indiffèrent.
À notre époque où les hommes de lettres ont des soucis de philanthrope diplômé, quelle joie de distinguer cet écrivain qui s’offre à nous divertir avec ses souvenirs d’enfance et des fables où le bois, la plaine et le cygne expriment tour à tour leur innocence ou leurs passions.
J’attends de confiance le roman qu’il nous promet, car il sait, comme le prouve “ l’heure du facteur ” , dénouer tragiquement de paisibles apparences, et, s’il s’amuse d’une idylle, en noter les instants les plus ténus, les plus vrais. Je cite, n’exigeant pas l’honneur d’être cru sur parole : “ Les premiers mots prononcés, d’autres suivirent. Nous en échangions.
Nous les prononcions doucement sans trop préciser ni sens ni son.
Aussitôt envolés ils étaient oubliés. À peine les avions-nous entendus.
Mais ils laissaient une traînée de chant.
Nous étions hors glace. Nous ne nous regar-