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FUNÉRAILLES À DIXMUDE


Vingt ouvriers
Invisibles, là-haut, parmi les madriers,
À coups de reins, à coups de pieds,
Sonnent et sonnent.

Et sur les toits serrés en tas
Tombent et bondissent et ricochent
Les glas ;
Et par les trous des abat-sons
S’éparpillent les sons
Et se vident les poches
Formidables des cloches.

Et passe
Par la grand place,
L’enterrement ;
Et les chevaux du corbillard s’effarent
Aux chocs brutaux de la fanfare
Qui bat le deuil, terriblement.