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JOURNAL DES LIVRES
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ne constitue qu’un simple divertissement littéraire, une récréation de dilettante. Qui nous dit d’ailleurs qu’ils n’ont pas choisi la meilleure part, car le volume en vérité est excellent, plein, fécond et divers, et si son intérêt climatérique ne m’avait d’abord requis, j’eusse pris grand plaisir à en vanter tout bonnement l’ordonnance, la vigueur et l’élégante articulation.

ANDRÉ RUYTERS.

MANGWA, par M. Legrand-Chabrier, Paris, Louis Theuveny éditeur.

Ce livre charmera, par sa vivacité gracieuse et ses murmures d’eau fragile, ceux pour qui le plaisir est de repasser, au pinceau magique de la fantaisie, sur le trop régulier décor de l’ordinaire. Il arrive alors que le sens commun de la vie disparaît en dévoilant un point de vue d’où le monde semble également aimable : une sensibilité qui n’est point privée d’imagination ni d’élégance anime à son gré des âmes simples, des scènes et des natures mortes. Cette façon de s’émouvoir avec mesure et non sans esprit, fait la qualité majeure de la seconde œuvre de M. Legrand-Chabrier. Hormis l’histoire de la malheureuse petite Eulalie — qui ne froissera pas que les