accusé des états d’esprit latents et précisé des situations mal définies jusqu’à présent. Il est certains produits qui, introduits dans un liquide, le dissocient chimiquement et en précipitent les éléments. La banale anecdote de Dreyfus pareillement a servi de réactif : elle a précipité les esprits et démêlé des éléments qui ne savaient à quelle différence se reconnaître. Le Dreyfusisme n’a rien produit ; il a dégagé, il a révélé des déplacements d’axe. Le souci de la sûreté de l’individu a mis en branle tous les idéologues et ceux qui ne demandent qu’à marcher parce que la discipline sociale sous toutes ses formes les gêne. Pour l’anti-dreyfusard au contraire, rien n’a jamais compté que le respect du fait et la sauvegarde des entités vivantes sur quoi la société s’appuye : l’Armée, la Patrie, ou plus simplement l’autorité nationale. Ainsi se fait-il que suivant leur instinct patriotique et quelle que fût l’interprétation juridique, un Rochefort, un Mercier, un Barrès demeurèrent immuablement attachés à la vérité politique nécessaire. Ce sera une occupation passionnante que de montrer dans quelque temps, les effets de cette sélection irraisonnée qui, défaisant les groupements artificiels, a manifesté entre tant d’intelligences disparates des parties communes
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JOURNAL DES LIVRES
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