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ANTÉE

tournants des statues, blanches et recourbées, sur lesquelles on peut s’asseoir.

Il s’emplît peu à peu. Un public de banlieue coudoie quelques célébrités de la littérature et du journalisme : Moréas, Catulle et Mme Mendès, et d’autres encore, que l’on me montre, et dont le renom n’a pas encor percé la voûte de mes deux.

Mais Thomas se précipite vers une barbe noire autour de deux yeux noirs, qui forment la face de M. Léautaud : Thomas semble ravi, et ne pas vouloir lâcher de si tôt cet homme aux mots cruels.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Dès les premières scènes Thomas se tourne vers moi : “ Il apparaît clair comme le jour, cher M. Dieu, que vous allez prendre quelque chose pour votre rhumatisme ! ”

En effet, cette histoire d’Apollon chassé de Grèce, et poursuivi en Provence par Lazare le ressuscité et Marie-Madeleine, se rapporte bien à la si curieuse excursion tentée sur terre par mon fils en l’an 754 de la fondation de Rome. C’en est même la violente satire, puisque l’auteur met les vers suivants dans la bouche d’Apollon :

Vous venez, vous tombez, comme s’abat un vol
De corbeaux croassant sur une herbe fleurie !....