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DIEU À PARIS
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Je ne prends que mon pouvoir et ma brosse à dents, et je plonge vers la machine ronde.

LE 1er JUIN, à minuit cinq, je mets le pied à terre, je veux dire sur le refuge de la place de l’Opéra ; je vais pour tirer un plan de ma poche, mais une petite fille me jette un regard rapide. D’un coup, je me sens homme : errare humanum est : une passion sénile (j’oserais dire éternelle) m’emporte, et je la suis.

Rue du Helder, n° 7, troisième au dessus de l’entre-sol, porte à gauche : maison de famille.

Je reste là trente huit heures, le temps de m’apercevoir que la luxure n’est pas un crime, ni un vain mot. LE 2 JUIN, 1 heure et demie après midi, je quitte la maison de famille, et je vais retenir une chambre à l’Hôtel du bon La Fontaine (pas de femmes, du moins tranquilles, pour ecclésiastiques.)

L’après-midi, je prends des cocktails. On me présente Montfort : il est avec une femme. On me présente Gaubert : il parle de femmes. On me présente Thomas : il est avec deux femmes. Faut-il, moi aussi, vivre avec une femme ?

Cela n’est pas dans mes habitudes.

DIMANCHE, 3 JUIN. Je rencontre Thomas