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AU FOND DES BOIS, AU BORD DE l’EAU
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La rivière déborde au lointain qui l’enserre,
Où le soleil de cuivre jaune s’est plongé,
Mais au rauque sanglot du rivage engorgé
S’unit le piaulement d’un oiseau solitaire.

Ô coeur, brume et lueur et que l’espoir effleure,
Ô cœur si savamment de toi-même la dupe,
Déjà l’apprètes-tu à quelque nouveau leurre,

Que tu composeras du rire bleu des huppes,
De l’odeur des muguets, du vert des jeunes pousses,
Quand Avril soleilleux dormira sur la mousse.


MARIE DAUGUET.