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SOLITUDE HEUREUSE.


C’est la fin d’une claire après-midi de septembre. L’étranger est venu s’asseoir, selon son habitude, dans le sentier rocheux d’où la vue s’étend au loin sur les bois, la vallée et l’horizon désert.

Il regarde.....

Le soleil au déclin répand sur le pays une clarté ambrée dont la magie est singulière. Dans la sérénité de l’air c’est un rayonnement diffus, une sorte de poudroiement doré, qui rase la surface du plateau, caresse les cimes forestières et semble dormir sur la mystérieuse vallée, qu’emplit une ombre bleuâtre. Il n’y a pas de mots pour rendre la douceur avec laquelle il se pose sur le flanc des montagnes éloignées.

Cependant le pays tout entier baigne dans une vapeur de perle, assez ténue pour ne rien