plaisir. Et d’entendre M. Virrès lire quinze pages de son pathos eekhoudesque, mi-naturaliste et mi-romantique, n’en nuiera pas davantage le “riche étranger", qu’une cantatrice aigrelette de Bordeaux ou une Elsa de la Grande Maison. Celui que barbent les conférences, qui le force à y assister ? Et Centre d’Art aura quand même fait remplir à l’art sa mission, qui est de donner aux imbéciles l’illusion qu’il les élève, qu’il fait cohabiter en eux la pensée et la beauté, pour quelques instants, avec l’inévitable (qu’ils n’osent avouer agréable) réalité.
En vérité, nous ne comprenons pas le double jeu de nos gendelettres. “Etre payé par Marquet” ils disent cela comme une injure, et tous, néanmoins, comme une meute de fonctionnaires, sont aux talons de M. Picard, qui porte l’assiette au beurre. M. Marquet est un industriel intelligent, qui fait bien les choses, qui sème largement pour largement récolter. Nous l’admirons (et notre admiration n’est pas payée) pour avoir sauvé de la faillite la plus belle plage du monde, pour y avoir su attirer les foules riches, bigarrées, si aimables à voir briller et s’agiter. Ou bien, nos gendelettres pensent que leur patron couvre de leur nom ses procès passés, ses entreprises actuelles, et dans ce cas leur dignité leur défend de se louer même pour une somme rondelette et un tréteau bien éclairé ; ou bien, ils se considèrent comme des attractions, que M. Marquet a intérêt, pour satisfaire son public averti, à s’assurer au même titre que l’incomparable Ysaye ou Litvinne à la voix de miracle, et dans ce cas, pourquoi rougiraient ils d’être aussi flatteusement sollicités ? Serait-ce par hasard que des deux hypothèses la vérité fût faite ? Eh ! qu’importe, Messieurs ! Il sied d’applaudir notre Oncle d’avoir trouvé enfin la scène où Touche-à-tout pût à l’aise faire la roue, et d’ajouter quelque chose à l’éclat d’une belle et délicieuse ville...
Au mois d’Août, paraîtra chez M. A. Messein, 19 quai Saint Michel, Paris, un recueil de vers du poète Adolphe Ketté : Poésies, 1897 à 1906. Ce volume comprendra, outre Campagne première et Lumières tranquilles, une série de vers inédits : Les poèmes de la forêt.
