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LES ARTS ET LA VIE
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de bleu et de rouge un vingt-sept mai… Il y a mieux : il y a que les partis les plus rétrogrades font, en tous pays, des concessions ; que le mot : réformes, est sur toutes les bouches, qu’elles soient d’hypocrites, de trembleurs ou d’éclairés-par-la-grâce. Un bon vent souffle, c’est indéniable. Nous le humons avec délice. Un jour approche où il nous sera permis de vivre comme des hommes. J’admire, comme un Verhaeren dans ses poèmes enthousiastes et fraternels des Forces Tumultueuses, et de la Multiple splendeur qu’il nous donnera bientôt, j’admire plus que les propagandistes, toutes les bonnes volontés obscures, les savants qui cher­chent, les hommes qui s’instruisent après le travail mécanique du jour, les femmes qui encouragent, tout ceux qui osent porter leurs convictions, les philosophes qui totalisent, les écrivains qui parlent aux hommes de la vie véritable des hommes.

La littérature, disons en un mot spécial puisque c’est elle que nous connaissons le mieux, elle a bien salutairement évolué depuis le Parnasse. Considérez les œuvres intéressantes de la jeunesse. Pas un regard en arrière, plus de prétention, ils ne sont plus cette caste. Ils sont des hommes parmi d’autres hommes, qu’ils chantent, qu’ils décrivent, parce que c’est leur destin de chanter