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ANTÉE

en ces termes d’une revue d’art qui prit, après La Wallonie, et en dehors de son influence, l’initiative de ce mouvement de francophilie wallonne auquel ses collaborateurs assurèrent, cinq ou six ans plus tard, de si précieux succès ; qui eut l’honneur plus considérable de publier les plus grands poètes contemporains ; et qui se survécut longuement et efficacement à elle-même, par sa fusion avec la Revue Naturiste, dont l’heureuse influence sur le renouveau poétique relève désormais du domaine de l’Histoire. M. Counson assure qu’elle n’a pas produit la Divine Comédie qu’il réclame avec une désinvolture un peu lourde dont la naïveté ne va pas sans friser l’inconvenance. Nous en tomberons aisément d’accord avec lui. Mais qu’il nous per­ mette de l’assurer à notre tour que si quelqu’un d’entre nous avait été assez malheureux et assez heureux tout ensemble, pour produire un monument comme celui que le grand Florentin laissa, on peut prononcer sans craindre de se tromper que la valeur de ce monument resterait inconnue, à notre vif regret, de M. Counson. Car, sans aucun doute, M. Counson est de ceux pour qui vaut l’ar­gument du consentement universel. J’aime à croire que M. Counson goûte les chefs-d’œuvre, mais il ne saurait s’aviser de l ’existence d’un phénomène