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ADAM
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dra comme la cendre salutaire au pied de l’arbre.

Et maintenant voici le troisième enseignement. Écoutez l’ultime vibration de cette corde dont les mondes sont les nœuds :

Ne vous bornez à rien, pas même à moi ; ne rejetez rien, pas même Satan.

Nulle erreur n’est en moi, car je suis l’unité. Tout est erreur en lui, car il ne s’appuie point à l’unité, comme le végétal à son solide fondement. Cependant il s’y appuie en quelque manière, puis­qu’il vit. Il possède la vérité comme la lumière possède l’ombre. Il est divers. Sa diversité ne serait pas entière, si les choses en lui ne possédaient pas ceci : même une vérité — comme la montagne un reflet dans le lac qui la borne.

Pour moi une imperfection est nécessaire à ma perfection : ne pouvoir errer.

Et pour lui il ne peut avoir ma perfection.

Mais pour vous, ayant l’imperfection, que ce soit pour qu’elle vous serve.

Je suis l’abîme et la béatitude. J’étais avant le Temps, et son jour ni la nuit qui suivra ne sauraient m’embrasser. Je suis l’éternité sensible dans vos cœurs. Partout je suis le bien et j’existe partout. Je suis l’intégration de sa catégorie. Mon essence est l’Amour. Je suis.