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ANTÉE

vain qu’on s’efforce à des réformes extérieures aux âmes : il y aura toujours des malades, toujours des pauvres, toujours des affligés. Quand même les hommes auraient domestiqué toutes les forces de la nature, chacune des minutes de leur vie en porterait-elle moins l’empreinte de la mort qui la doit frapper toute entière ? Point donc d’ambitieux projets universels, car nous ne savons même pas s’il serait bon que le péché lui-même disparût entièrement du milieu de notre faiblesse et de nos supplications. Mais surtout nous savons, en contemplant aujourd’hui la défaite de la science superbe d’Oculi, qu’il ne faut rien attendre, non rien, rien de bon, mes Frères, que de la réforme des mœurs et de la grâce divine, obtenues par la prière et la soumission.

OCULI

Ma science, vieillard, sert Dieu seul comme la tienne, mais par la conquête, et selon l’ordre de cette nature dont, ainsi que lui-même le promit, je promets l’empire.

LE CHEF
de la Délégation du Clergé.
(à Satan.)

Et toi, Ange déchu, que l’Écriture nomme de