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LA VIE DU PEUPLE
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d’enlever le plus gros de la boue. Pour le mieux nettoyer, elle crache sur son pain, puis le frotte avec sa robe. Malheur ! le pain devient tout noir. Aux grands maux… En quelques coups de dents, Toria déshabille les parties les plus compromises. Ah ! n’était ce frère ainé qui fut au régiment !

Elles habitent le coron voisin : deux rangs de maisonnettes branlantes foudroyant de leurs regards les lieux d’aisance alignés au milieu de la cour, comme au tant de fontaines élevées aux dieux Termes.

On y dort à même le sol.

Chaque année, le propriétaire bâtit une maison que, le premier, son âne occupe. Les ânes, mes enfants, reculent d’une place chaque année.

Louis Piérard.