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LA VIE DU PEUPLE
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couverture, la tête ensanglantée de Jaurès au bout d’une pique... Puis viennent : les secrétaires de syndicats, les mineurs installés dans le cabinet luxueux du préfet de la Seine et à qui on a fait délibérément des têtes de souteneurs et d’apaches ; Mademoiselle Grandjean de l ’opéra chantant l'Internationale dans la cathédrale de Caen ; la fête de l’Humanité : le président Jaurès, costumé en amour, s’avance vers la tribune suivi de vestales ; vue générale de Paris incendié par les révolution­ naires. J’en passe et des meilleures. Quant au texte il est de la plus haute bouffonnerie.

Vous saurez que la révolution sociale est provoquée par un simple refus d’obéissance de la part d’un fonctionnaire syndiqué et que les meneurs, les triumvirs de la Bourse du Travail sont de véritables tyrans — Grève générale, envahissement de la Chambre, suppression des douanes, de la Dette publique, expropriation violente dans les campagnes, etc. : rien n ’y manque. Cueillons les phrases les plus stupides.

“ Plus de lycées, rien que des écoles primaires, plus d’Ecole de Droit, plus d’Ecole des Beaux-Arts ; l’art a besoin de liberté et au surplus, l’art est inutile.”

“ On proscrivait le génie comme attentatoire