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ANTÉE

croyons voir braqué sur nous le gros œil des patronages catholiques. Cette devise l’illustre : “ Dieu me voit, ici on ne blasphème pas. ” Forçons la consigne. Après la France, la Belgique vient de connaître une consultation électorale d’une importance considérable. Une fois de plus, la réaction... Assez ! assez !

On a donc voté. Il n’y a pas si longtemps, au temps du censitarisme, que l’on voyait ces pauvres candidats se disputer les électeurs pour les charrier au vote à la ville, où ils devaient par surcroît les goberger. On a gardé quelque chose de ces nobles usages : rappelons seulement les trop fameuses saucisses d’Alost qui servent d’appât à M. Woeste et dont la presse anti fait tous les jours une grande consommation.

Il y eut, comme à toutes les élections, quelques candidatures bien “ nachionales ” , “ indicatives ” diraient-ils, “ des caractéristiques bien particulières de notre âme vernaculaire ” ..... Il y eut Jef Castelein, le poète marollien, les indépendants, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas le courage d’avoir une opinion, d’autres produits de la pleutrerie et du ridicule belges.

Il y a deux ans, nous découvrîmes à Renaix,