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comme l’a dit S. Augustin[1], mais devant Claudius Maximus, proconſul d’Afrique & payen de religion. Il ſe défendit merveilleuſement bien. Nous avons le discours qu’il prononça pour ſa juſtification ; c’eſt une très-belle pièce d’éloquence, & toute pleine de traits admirables.

Ses ennemis n’osèrent dans leur accuſation le charger de la mort de Pontianus ; ils ſe retranchèrent à l’accuſer d’être magicien. Ils s’efforçoient de le prouver par quantité de choſes qu’ils rapportoient, mais principalement parce qu’il s’étoit emparé de l’eſprit & du cœur de Pudentilla, & qu’il n’étoit pas naturel qu’une femme à ſon âge[2] fût ſuſceptible d’une paſſion amoureuſe, & ſongeât à ſe remarier, comme s’il y avoit un âge où le cœur des femmes fût ſi bien fermé à la tendreſſe,

  1. De la Cité de Dieu, liv. 8, chap. 19.
  2. L’accuſateur ſoutenoit qu’elle avoit ſoixante ans ; mais Apulée prouva qu’elle n’en avoit guère plus de quarante.